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MONTÉE DES EAUX : LE CHANGEMENT C'EST MAINTENANT

Publié le 15/08/2025

D’ici 2100, ce sont près de 15 000 km2, soit 3% de notre territoire et environ 10% de sa population qui seront directement ou indirectement concernés par la montée du niveau de la mer. Pour ce deuxième numéro, et dans le prolongement des thématiques du dernier congrès de l’UNAM, nous avons choisi d’évoquer cet enjeu majeur pour nos stratégies d’aménagement et qui nécessite d’ores et déjà d’agir avec responsabilité, agilité et anticipation. Vous le verrez à la lecture des différentes rubriques censées apporter un éclairage global sur la question, qu’il nous faudra collectivement dépasser un certain nombre d’idées reçues et prendre la mesure dès aujourd’hui de cet enjeu qui est en train de redessiner la carte de France pour les décennies à venir.

Nicolas Gravit - Président de l'UNAM

Dans notre région, la question de la montée du niveau de la mer est déjà très présente pour les acteurs de l’aménagement. Qu’il s’agisse d’impacts règlementaires par anticipation ou d’impacts opérationnels dans nos projets, les exemples se multiplient localement. Acteur local important et adhérent de l’UNAM, Normandie aménagement a ainsi mis une croix sur une opération emblématique de 2 500 logements à la suite de la publication du dernier rapport du GIEC. Ce renoncement pose une vraie question pour les territoires les plus concernés. Que faisons-nous des friches et des fonciers stratégiques situés dans des zones sensibles, y compris fluviales, à moyen et long terme ?

Georges Crestin - Secrétaire Général de l'UNAM

L’eau monte de 3 mm par an en moyenne « mais nous regardons ailleurs ». C’est probablement ce que Jacques Chirac aurait pu dire à la lecture de cette newsletter.

En effet, si le sujet de la montée des eaux effraie, fait fantasmer ou, parfois même, suscite des théories alternatives, les dernières données qui nous parviennent permettent de prendre la mesure concrète de ce phénomène à la fois inéluctable, urgent et d’ampleur inégalée dans un temps si court.

• En France, 20% du littoral soit environ 500 communes seraient concernées par le phénomène du recul du trait de côte.

• D’ici 2100, la valeur des biens exposés sur les zones côtières du littoral mediterranéen pourrait atteindre 11,5 milliards d’euros

• D’ici 2 100, environ 15 000 km2, soit 3% de du territoire français et environ 10% de sa population seront directement ou indirectement concernés par la montée du niveau de la mer (rapport du GIEC)

🧱 Constats principaux :

• +3,2 mm/an : c’est la vitesse actuelle de montée du niveau moyen des océans selon la NASA. Un mètre d’élévation d’ici la fin du siècle submergerait une grande partie de Miami… et rendrait invivable les zones basses de La Faute.
• 90 % du tissu urbain de la commune est situé en zone potentiellement inondable. Certaines habitations se trouvent déjà sous le niveau de la mer, protégées seulement par des digues souvent fragiles.
• Écosystèmes tampon en danger : forêt domaniale et cordon dunaire jouent un rôle protecteur contre les submersions, mais leur dégradation par les tempêtes ou le piétinement touristique compromet leur efficacité.
• Une ville à deux vitesses : 700 habitants l’hiver, jusqu’à 35 000 en été. Ce tourisme saisonnier crée une forte pression sur l’infrastructure… mais aussi une dépendance économique qui freine les politiques de désurbanisation des zones à risque.
• Post-Xynthia : 600 maisons détruites, mise en place de la zone de solidarité, renforcement des digues, plans de prévention des risques littoraux (PPRL)… mais les habitations en zone vulnérable n’ont pas toutes été déconstruites.


🌍 Leçons et perspectives :

• Les digues ne suffisent pas. La tempête Xynthia a montré que l’eau peut contourner les protections par les points faibles (rivières, arrière-plans, zones basses), provoquant une inondation brutale et meurtrière.
• L’urbanisme de demain devra accepter le recul. Cela passe par l’interdiction de construire dans certaines zones, mais aussi par l’invention de nouvelles formes d’habiter les littoraux (architecture amphibie, relocalisation, végétalisation des protections naturelles).
• L’acceptabilité sociale est décisive. Certains habitants refusent l’abandon de leur quartier. Le rapport souligne le besoin de repenser le lien affectif aux lieux, la temporalité des usages, et l’inclusion des habitants dans les décisions d’aménagement.

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